Inde


Ce qui frappe le plus en arrivant en Inde, c’est en premier lieu les marées humaines (1 milliard d’habitants, il faut les caser) la circulation anarchique (ça passe au millimètre) dans un brouhaha de klaxons (indispensable) et au milieu de l’ensemble, les vaches sacrées, beaucoup de vaches ( 250 millions recensées, imperturbables reines d’une société majoritairement végétarienne). Pas mal de chiens errants, des singes aussi .

Bref, le chaos total. Et malgré tout on finit par s’habituer, même si le moindre faux-pas peut nous coûter la vie. Pour eux, pas de problème ils croient en la réincarnation (il est prestigieux de mourir puis d’être incinéré sur le Gange) et s’adaptent à tout (ou subissent) dans la plus grande tranquillité. Ce qui n’est pas notre cas, loin s’en faut)
En Inde, on jette tout par terre, les égouts sont la plupart du temps à l’air libre, les odeurs fécales et acides se mélangent avec celles des épices, le Gange charrie de tout mais s’y purifier est une obligation, la richesses des couleurs des saris est incomparable et la religion est omniprésente (pas étonnant plus de 330 millions de dieux et divers courants religieux)

Ce sont de rapides  impressions à chaud , et il est évident qu’un temps de recul est nécessaire pour mieux assimiler tout ce que nous avons pu découvrir (trop rapidement à mon goût)


Itinéraire

New Delhi  > Mandawa ( havelis ) 250 km

Mandawa > Fathepur  (havelis) > Bikaner ( Fort Junagarth- vielle ville ) 200 km

Bikaner > Deshnok (temple de la déesse Kurni Mata...des milliers de rats) >  Jasailmer (lac  Gadi Sagar  - Cité des sables, ses temples, ses havelis) 350 km


Jasailmer > Jodhpur  “la bleue” ( Jaswant Thada - Fort Mehrangarh  )  280 km

 Jodhpur > Ranakpur  (Temple de Jain) > Udaipur “la blanche”   (lac pichola- City palace- Jagdish Temple ) 280 km

Udaipiu > Ajmer  (sanctuaire Soufi/Islam) > Puskar   ( Lac sacré avec ses52 ghats) 300km

Puskar > Jaipur “la rose”  (Hawa Mahal “palais des vents” - Observatoire Jantar Mantar - Forteresse d'Amber – Jal Mahal  “palais des eaux” 150km

 Jaipiu > Fathepur Sikri    ( La ville de la victoire , Capitale de l'empire Mogol 15 ans seulement par manque d'eau - Mezquita Jami Masjid) >Agra   ( Fort rouge – Taj Mahal – Baby Taj )230 km

En train Agra > Vanarassi 600 km

En train Vanarassi > New Delhi 800km

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Il est tout aussi impressionnant d’arpenter les ruelles étroites et encombrées que d’admirer la beauté des bâtiments comme le Taj Mahal.
Au milieu de la multitude humaine et d’un trafic hallucinant où se croisent les Tuc-tuc les vélos, les tricycles, les motos, les rickshaw  et les chars à bras : les Vaches, sereines et imperturbables à la folie humaine qui les entoure
Pour la grande majorité d’entre-elles, l’endroit idéal, c’est justement la route où elles restent des heures allongées, à l’abri des mouches et moustiques que les gaz d’échappement intoxiquent.
















Que mangent-elles ?

Elles recyclent les déchets organiques (parfois inorganiques) rencontrés dans la rue (pas de problème, les bords de rues en sont jonchés). Elles n’hésitent pas à s’inviter à la table des riverains, pénétrant parfois jusque dans la cuisine, elles dégustent aussi les succulent « roti » (pain sans levure) qui sont déposés à l’entrée des logis pour les honorer. En quelque sorte, les offrandes à un dieu.
Et que donnent-elles en échange ? En tout cas pas de viande, peu de lait, beaucoup de bouses qui seront séchées et alimenteront les fourneaux des cuisines excellent combustible utilisé par un bon trois-quart de la population, du fumier qui mélangé a de l’argile sert à confectionner le sol des maisons, parfait insecticide naturel (rien à voir avec Bhopal)







Qui dit vaches dit aussi taureaux et je vous assure que certains sont impressionnants, ils sont présents eux aussi et parfois on se croirait dans la « calle Estafeta » ( à ce sujet qu’elle est l’opinion d’un hindou sur notre sacro-sainte tauromachie ?)



Si les vaches sont indiscutablement les reines, n’oublions pas que certains autres animaux sont aussi vénérés, c’est le cas des singes, des paons mais aussi des cobras et des rats.





















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La circulation, une véritable anarchie qui pourtant fonctionne. La règle :regarder ce qui vient en face, devant, (normalement à droite puisque l’on conduit à gauche, mais bien souvent au milieu et  aussi à gauche  / l’autoroute à contre-sens c’est fréquent) avoir un bon klaxon, d’excellents freins et beaucoup de chance. Les rétroviseurs ne servent à rien, les clignotants non plus et les feux tricolores encore moins. Bref, il suffit de savoir s’imposer et se faufiler avec la compas dans l’œil. 














De nombreuses amulettes décorent les camions afin d’éloigner le mauvais œil. Une fois que l’on a fait confiance à notre chauffeur (impensable de conduire en Inde, sauf kamikazes) on passe du cauchemar au fou-rire, C’est dantesque.

 



Même constatation pour les piétons, les clous existent parfois mais sont relégués au stade de la décoration, donc avoir confiance en celui qui vient derrière et esquiver ce qui viennent de partout ailleurs. Un jeu d’enfant auquel j’ai fini par me prêter.
En Inde, la circulation ne s’arrête pour rien, prendre un autobus en marche ou grimper dans un train par la fenêtre, s’empiler à dix dans un Tuc tuc  ou grimper sur l’impériale d’un autobus archi comble fait partie de la vie quotidienne.







Deux mots sur les camions, ils sont trés nombreux, sillonnent tout le pays, portent des charges incroyables qui remettent souvent en question les lois de l'équilibre.



 

Ils sont généralement trés décorés.




 






Les tracteurs aussi.
 



La diversité de l'Inde repose aussi et surtout sur la religion. Si la majorité des habitants sont hindous (80%), les musulmans occupent la deuxième place (15%) Les chrétiens, quant à eux, représente 2,3%, puis les sikhs reconnaissables à leurs turbans et leurs barbes (2%). Et enfin, les bouddhistes, les jaïnistes, les parsis et autres représentent 1,9%

Les pratiques principales de l'hindouisme sont : le puja (offrande), la crémation des morts et la hiérarchisation par le système des castes.



Puja

une puja  vient d'être déposée sur le Gamge

Crémation à Bénarasi

Purification


La présence de l’Islam en Inde remonte au premier siècle de l’Islam. Les conquérants musulmans Turcs, Afghans et Moghols établirent leur hégémonie en Inde du XIIIème au XVIIIème siècle, leur impact  architectural est très visible, surtout dans le nord de l'Inde..


Le sikhisme se base sur quelques principes hindouistes, mais il n'y a pas de distinction de castes, ils incinèrent leurs morts et croient en un dieu unique en s'opposant à l'idolâtrie On reconnaît les fidèles sikhs par leur turban sur leurs têtes. Les cinq kakkar, sont cinq symboles kesh (chevelure non coupée), kangha (peigne de bois ou d'ivoire, kucha, (caleçon court), kara (bracelet d'acier), kirpan (épée).




Le jaïnisme présente de nombreuses ressemblances avec le bouddhisme. Il rejette certains principes de l'hindouisme comme le système des castes, la domination des prêtres brahmanes. Les jaïna croient en la réincarnation et au spiritualisme. Ils sont végétariens et certains fidèles portent un bandeau couvrant la bouche afin d'éviter qu'ils n'ingèrent des insectes. Les règles de bonne conduite au sein du jaïnisme sont : la non-violence, l'honnêteté, la chasteté et l'abstinence aux choses matérielles.




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Mais rassurez vous l’inde c’est aussi une palette multicolore, un rêve pour les photographes d’autant plus que les hindous aiment et savent poser.

Ici, toutes les couleurs sont permises les saris multicolores, la coloration au henné, les bindi, sans oublier les forts rouges,  les villes bleues (Jodhpur),  les villes roses (Jaipur) ou encore le marbre blanc d’Argra.

 Commençons par les Sadhus (Hommes saints)

Pour les hindouistes, le but ultime de toute vie est d’atteindre le Moksha, c’est à dire l'illumination et la libération de l'illusion.. C’est dans ce but que les Sâdhus (entre 4 et 5 millions) choisissent un mode de vie entièrement dédié à leurs dieux, espérant ainsi accélérer le processus de réincarnation et pouvoir, à leur mort, atteindre le Moksha.

Pour cela, ils coupent tout lien avec leur famille. ne possèdent rien ou peu de choses. Symbole de leur sainteté, ils ne sont vêtus que d'un simple longhi, tunique de couleur safran pour les Shivaïstes, jaune ou blanche pour les Vishnouistes, et arborent parfois quelques colliers.



Les saddhus se couvrent le corps de symboles colorés et de cendres. Sur le front le tilak différent selon les diverses sectes dont ils dépendent. La cendre symbolise le renoncement suprême. 











Tous sont également marqués entre les deux yeux, à l’emplacement du troisième œil, symbolisant leurs quêtes de l’Absolu. Il existe des centaines de sectes distinctes. Impossible de s’y retrouver.










Ils vivent d'aumône  en échange de conseils sur la philosophie de la vie. Nourrir un Sadhu, c’est s’attirer ses bénédictions, sous la forme des paroles réconfortantes et conseillères qu’il prodige.



3 traits de cendre en représentation des 3 aspects de Shiva.






Certains ont même renoncé à tout et vivent nus dans les forêts, le corps couvert de cendres…  ce sont les nagas saddhus.

  - Les sikhs sont plus strictement vêtus et on les reconnaît par leur turban sur leurs têtes.

 








Certaines sont impressinantes







inquiettantes même





mais généralement soignées













Pas étonnant donc que les salons de coiffure abondent



Pour les avoir testé, je peux vous assurer que l'on vous bichonne, vous frictionne...et les massges sont inoubliables






















et ce toutes religions confondues











certains n'hésitent pas de la colorer au henné


d'autres l'ont rasée en signe de deuil





et naissante, il arrive qu'elle pique




même les Hijas, ces personnes du troisième sexe considérés avec respect et méfiance, l'arborent.



Bref plus de 90% de la population l'exibent et bien rares sont les imberbes







Les enfants

Leurs yeux sont atrocement maquillés afin d'éloigner le mauvais oeil



il est en effet considéré comme dangereux d'attirer l'attention sur la beauté de ses enfants, de peur que le mauvais œil ne leur jette un regard jaloux.










 encore trés jeune mais déjà une grâce inouïe


et les garçons ne sont pas en reste


La femme indienne se marie  (est mariée ) généralement assez jeune






















Elles sont remarquables et remarquées et nous sommes éblouis par la beauté de leur regard qui nous transperce. Elles incarnent l'idéal de grâce au féminin et le fantasme d'une beauté naturelle









 

Le Bindi orne le front. Il existe sous différentes formes - un point rond, une flamme figée gracieuse, un petit point ou un grand.

Le Bindi orne le front

Ce point rouge fait de l'épouse la gardienne du bien-être domestique. ll signale aussi à l'environnement que cette femme n'est plus libre



 La plupart des femmes indiennes ont le nez percé, symbole de pureté et de mariage à la base.



 Une variante du bindi, le sindoor est un trait de couleur rouge que les femmes hindoues mettent au niveau de la raie centrale de leurs cheveux. Quotidiennement, elle se l’applique elle-même. Il faut savoir qu’une veuve arrêtera d’en mettre.

 

certains hommes l'utilisent aussi et de plus en plus on voit apparaître des versions auto-collantes


 apparemment celles ci sont disponibles!!!




Elles portent une quantité incroyable de bracelets. Brillants, colorés et toujours agencés à leur sari, ils sont mis par les femmes pour la protection de leurs maris.

 


et les chaînes aux chevilles sont un signe de féminité authentique




Aucun doute, celle la est mariée et son époux affiche sa puissance et sa richesse



mais même les plus pauvres affichent des bijoux… de pacotille.


Un tatouage au henné,  le Mehndi est appliqué sur les mains ou les pieds, coutume Moghol qui a traversé les siecles

 Enfin les saris multicolores



portés avec une grande élégance, bref, la classe








Le sari indien est le vêtement féminin par excellence. C'est un rectangle de tissu d'environ 5.50m sur 1.20m. Sa technique de drapé varie selon les régions, les castes, les activités, les religions, etc. Le Sari se porte sur un jupon et un buste serré qui couvre les épaules (choli) laissant le ventre nu.



Si le rouge représente le mariage, le jaune lui représente la naissance





Difficile parfois de leur donner un âge, tellement leur port demeure élégant 









et ce malgré une misère que l’on devine, qui certainement s’est chargée de laisser quelques traces ...










ce qui n’empêche pas de prendre soin du corps, de la chevelure


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En Inde, on vit dans la rue.

Lá aussi les couleurs sont omniprésentes, et le pittoresque est à chaque coin de rue. Au début l'oeil est surtout attiré par les couleurs mais en observant plus attentivement découvre des détais ui n'en finissent pas de nous surprendre.


on y cuisine



on y fait la vaisselle


on y joue aux cartes, 



on se retrouve  sur le devant de porte  pour parler






on s'y détend,







 on y souffle un peu, parfois dans des positions étranges,




on y fait la sieste,



 

nombreux sont ceux qui y passent la nuit



on y fait l'aumone,



 on y vagabonde,

 


on y crache beaucoup et souvent on s'y soulage, assis pour les plus discrets



puis discrétement on poursuit sa route...

on y jette tous les déchets et on y nourrit les vaches.  Bref on y vit




Si certains se déplacent par leurs propres moyens, généralement à pied, 


 
 





d'autres se déplacent à vélo....







ou  à moto (2 ou 3 personnes)..


Parfois on attend un bus...
.

 ... mais nombreux nombreux sont ceux qui utilisent, selon les villes, le Tuc-tuc 






ou le rickshaw, ces tricycles à propulsion mécanique pour les premiers et humaine pour les seconds 


 Ce type de transport fournit un travail à bon nombre d'hommes,



 un travail parfois pénible, surtout lorsqu'on s'y entasse à 5





Lorsque la route commence à monter, le mieux c'est de descendre et de pousser la machine




Dans la rue, on honore aussi les dieux

.
 on s'affiche... on vend


Et l'on vend de tout. Bien souvent les échoppes ne sont pas bien grandes




 

parfois installées à même le trottoir



ou ambulantes


Il y a les  boulangers de rue...



les cuisines improvisées,


On y croise aussi les maraîchers,



les  grossistes en fruit, qui élaborrent aussi de succulents jus,



 les petits producteurs de légumes, descendus des villages voisins
 

 


 

 Sur un autre trottoir, ce xont les vendeurs de fleurs, qui serviront pour les incessantes offrandes aux innombrables dieux des temples


 

celui-ci vient d'acheter un lot qu'il revendra à l'entrée d'un temple.
 

Plus loin, on croise un vendeur de tabac à chiquer,
 

 celui qui confectionne des pans, mélange d'épices, contenant parfois du tabac, plié dans une feuille de bétel et chiqué...,ce qui nous vaut les innombrables crachats de couleur rouge ind´lébile qui décorent le sol.


 Il y a aussi la vendeuse d'eau, (c'est pas fait pour nous)


 les vendeuses de fourrage,


 les coiffeurs,


 

les barbiers,

 




 les couturiers,





 les drapiers,
 

 les balayeurs de rue (vraiment parfois). Ces derniers sans aucun doute font parties de intouchables



 au même titre que les porteurs de bois qui alimenteront un bûcher quelque part à Benares.




Bref la liste serait encore très longue,  (réparateurs en tout genre, repasseurs, cordonniers...) parfois surprenante (vendeur de bouse de vache, dentiste de rue, masseurs ambulants...)
J'ai même rencontré des notaires publics


Quelques magasins présentent un aspect plus srtucturé, plus chic, comme par exemple ses vendeurs de bracelets,




ou ces vendeurs de soies pour la confection des saris




En Inde, on trouve aussi une grande quantité de magasins spécialisés dans la vente d'objets pieux,



ou de freluques qui égayeront les offrandes religieuses.



Dans la rue, on croise aussi ceux qui font le spectacle, des musiciens,





des charmeurs de serpents












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Anciennes maisons de marchands construites sur les principaux axes commerciaux dont faisait partie le Rajasthan, les havelis présentent une architecture et une décoration remarquables. 
 On peut les observer dans l’ouest du Rajasthan entre Delhi et Jaisalmer




Haveli à Nawalgarh



Haveli  Goenha à Mandawa






Leurs murs intérieurs comme extérieurs sont ornés de fresques peintes appelées "chitera" et les pigments utilisés sont essentiellement végétaux














 Parfois, décors de pierre finement sculptés






Malheureusement la plupart de ces maisons sont soit abandonnées, soit mal entretenues





Fort de Junagarh de Bikaner

Sur la route de caravanes, Bikaner. Un rempart de 7 km entoure la ville dont les rues étroites et sombres semblent dater du moyen-âge. Elles sont bordées de havelis de grès rouge.





Mais le joyau architectural de cette ville, est le palais forteresse de Junagarh, symbole de la grandeur des maharajas de Bikaner.



Ce palais est un véritable dédale de cours dallées, de galeries et de halls immenses, de temples et de pavillons.

 
A l’entrée du fort les symboles de mains indiquent le nombre de veuves ayant pratiqué la sati, sacrifice rituel sur le bûcher funéraire de leur époux.


  Le temple de Karni Mata de Deshnok

Prés de Bikaner, Deshnok  et son temple Karni Mata, autre bizarrerie typiquement indienne.

Un magnifique temple de marbre blanc aux portes d’argent et à l’intérieur, des milliers de rats qui se promènent librement au milieu des fidèles. 

 

Ils sont vénérés comme des dieux, reçoivent donc de grandes quantités d’ offrandes comestibles se faufilent dans les moindre trous, se reposent sur les poignées de porte, grimpent sur les colonnes etc, etc…Malheur à celui qui en écrase un, le ciel risque de lui tomber sur la tête (en tout cas les fidèles). Ah, j’oubliais : c’est un temple, donc obligation de marcher pieds nus.

 



Drôle de sensation que de déambuler dans un couloir étroit et assez sombre dont le sol et les murs sont jonchés de rats et le plafond squatté par les chauve-souris. Il est impossible de rester indifférent.

 

  Jaisalmer et son château de sable géant.

A l’ouest de l’Inde, en plein désert du Thar, c’est la dernière ville avant d'atteindre le Pakistan. Pas étonnant donc d’y voir de nombreuses installations militaires et de sentir le vrombissement des avions.

Mais la ville est surtout connue pour son  formidable château de sable  géant qui la surplombe. Un véritable coup de cœur, pas étonnant que Jaisalmer soit classé au patrimoine mondial de l’humanité.


 


Cette citadelle, la « Carcassonne du désert » possède 99 tours et 4 portes que l'on doit traverser successivement pour atteindre enfin la place principale et le Palais du Rajmahal qui s’élève sur 7 étages

 






 

 

A l’intérieur de la citadelle habitée par quelques 3000 personnes, de nombreux temples parmi lesquels un magnifique temple jaïn






Etape importante sur la route des épices, de la soie et de l'opium entre la vallée de l'Indus (Pakistan) et l'Asie centrale la ville basse s’est donc enrichie au XVII eme siècle de magnifiques demeures aux façades finement sculptées

Patwan-ki-haveli  édifié au XIXe siècle, sa façade est une véritable marqueterie de grès

 

 

Nathmal-ki-Haveli, sa façade est à la fois d’une grande symétrie et d’une extraordinaire diversité dans le détail. Elle fut construite par deux frères, chacun sculptant un côté de la demeure et prenant soin de différencier chaque détail de la sculpture .





Au pied le la ville, le lac Gadi Sagar aménagé au XIVe siècle et qui assurait autrefois l’alimentation en eau de Jaisalmer

C’est un endroit de recueillement et nombre de temples, de sanctuaires  et d’oratoires l’entourent

 




 La splendide porte qui y conduit aurait été construite par une prostituée célèbre. Lorsqu’elle proposa de financer cette construction, le maharaja refusa, prétendant qu’il devrait passer dessous pour aller au lac, ce qui serait inconvenant. Elle profita de son absence pour passer outre et la fit surmonter d’un Temple dédié à Krishna afin que le roi ne puisse la détruire.


 Jodhpur, la ville bleue.

La ville est dominée par la forteresse de  Mehrangarh, sans aucun doute la plus impressionnante de tout le Radjasthan
Perchée sur un éperon rocheux de 125m de haut aux abords abrupts, elle s’étend sur 1,5 km de long et 250 mètres de large






 

 




Il faudra franchir 7 portes avant de pénétrer dans le palais  et une fois à l’intérieur, on est époustouflé par  la taille et la finesse du bâtiment qui nous offre de magnifiques moucharabieh et des peintures de plafonds au reflets d’or  




 


Du haut des remparts on domine la vielle ville aux maisons de pierre couleur bleu lavande.
Si le  bleu symbolise Khrishna, la plupart des maisons sont aujourd'hui peintes en bleu pour perpétuer la tradition mais aussi pour éloigner les moustiques.
 









Ranakpur

Dans un vallon de la chaîne des Arawalli  (paysage bucolique par excellence et nombreux singes assis au bord de la route pour regarder passer les voitures) se dissimule l’un des plus remarquables sanctuaires jaïns que l’on puisse voir en Inde. 



 L’ensemble des Temples de Ranakpur fut édifié au XVe siècle à l’initiative d’un riche marchand jaïn pour honorer les dieux de sa foi Il est visité par de nombreux pélerins.
L'oeuvre majeure est le temple d'Adinath édifié au XVème siècle.


Si l'extérieur peut paraître imposant, l'intérieur est un véritable chef d’œuvre. 1500 m², 33 m de hauteur, 1444 piliers sculptés, tous différents. Une architecture aérienne avec ses plusieurs étages communiquant par de multiples ouvertures un labyrinthe de halls, de corridors et de cours à ciel ouvert où l’attention est attirée par d’innombrables sculptures.



 

 






 


 Dieu Parshvanath sous la protection de Nagra et l'aide de 1000 cobras



Non loin de là, un petit édifice : le temple de Suparshvanath. Connu sous le nom de "temple des Prostituées" à cause de quelques sculptures érotiques sur les murs extérieurs.








 Udaipur la blanche


Surnommée la ville blanche en raison de la multitude de ses maisons blanche, elle est également connue comme la ville des lacs et Venise de l'Orient.




La présence d'eau rend cette petite ville du Rajasthan particulièrement agréable et romantique.
La vieille ville offre une promenade agréable autour du temple de Jagdish et près des ghats où les lavandières battent leur linge, ou l’on vient se laver et se baigner. 
















La ville possède un des palais les plus grands du monde, le City Palace encore occupé aujourd'hui par le maharana et sa famille, mais la partie la plus ancienne et historique du palais est ouverte au public 





En face de celui-ci, le luxueux Lake Palace est aussi une curiosité de l'endroit qui a notamment servi au tournage du film "Octopussy" avec James Bond. Construit au milieu du lac Pichiola, il s'agit d'une dépendance du palais où les maharana recevait autrefois leurs visiteurs étrangers. C’est aujourd’hui un hotel de luxe que l’on ne peut visiter




Le Temple de Jagdish est dédié à Vishnu et passe pour être le plus célèbre d'Udaipur. Egalement le plus grand de la ville, il a été construit en 1651 et comporte des piliers sculptés, des peintures murales et de magnifiques salles





















Pushkar et son lac sacré 


A Pushkar, on vénère Brahma, l'un des trois dieux de la trinité hindoue: Brahma le créateur, Shiva le destructeur et Vishnu le conservateur. C’est donc une ville sainte




 Bourgade paisible lovée autour d’un lac sacré où tous viennent faire leurs ablutions dés le lever du soleil et où des milliers de pèlerins se rendent chaque année pour se purifier dans les eaux saintes. Un caractère féerique s’en dégage.  Elle était, dans les années 70 un des grands rendez-vous des hippies.




















 Jaipur la rose

Après la ville bleue et la ville blanche, Jaipur la rose car beaucoup de bâtiments sont construits dans du grès rose et les autres semblent avoir été peints dans la même couleur. Sur les grandes artères, les façades semblent uniformes avec leurs arcades au rez-de-chaussée et leurs moucharabiehs de pierre au premier et unique étage. 







Dans ce décor magnifique, le Palais des Vents dont la façade pyramidale présente la particularité d'avoir plusieurs étages et des fenêtres en moucharabiehs










Le Maharadjah Sawai Jai Singh II était un féru de sciences comme l'astronomie...La ville nous offre aussi un observatoire avec de curieux édifices qui permettaient certaines mesures astronomiques avec une précision relativement importante.


Mais le plus beau monument  se trouve à 10 km de Jaipur :le grandiose Palais d'Amber


On est tout d’abord surpris par le site  La muraille du Palais d'Amber court sur des kilomètres, on croirait voir la grande muraille de chine, elle touche la forteresse de Jaigarth et le Fort du Tigre 







Une route en zig-zag monte ceinturée de muraille jusqu'à la La Suraj Pol (porte du soleil), imposante porte d’accès

 

 



Cette immense cour est entourés de bâtiments qui abritaient gardes soldats et écuries





Puis c’est la Porte de Ganesh couverte de fresques aux motifs floraux autour de la représentation de Ganesha, le célèbre dieu à la tête d’éléphant. 




Une fois la porte de Ganesh franchie, nous entrons dans de grands espaces somptueux où de nombreux maharadjahs et leur cour ont vécu. 






Le Diwan-i-Aam est une salle d’audience ouverte et rectangulaire, dotée d’une double rangée de piliers en grés rouge, dont les supports sont sculptés en forme de têtes d’éléphants.



Une vue imprenable sur le lac et son île artificielle est visible depuis les moucharabiehs de certaines chambres. L'île artificielle est un jardin impressionnant où chaque plan de fleur est incrusté dans des motifs géométriques de pierre.


 Entre Jaipur et le Fort d'Amber le Jal Mahal ( le palais d'eau) posé au beau milieu du lac.






 Fathepur Sikri

C’est à Fatehpur sikri que l’on trouve une des plus grandes mosquées de l'Inde, Jama Masjid. connue pour abriter le tombeau de Sheikh Salim Chishti, un ermite que l’empereur Akbar vint consulter car il était inquiet de ne pas encore avoir de fils. L’année suivante, Jahangir naissait. Akbar décida alors d’établir sa capitale à cet endroit.




 






  De nombreuses personnes désireuses d’enfants vienne donc se recueillir sur ce tombeau.

 

 

 

 
 


 La « ville de la victoire », était donc construite dans la seconde moitié du XVIe siècle par l'empereur Akbar, mais ne fut la capitale de l'Empire moghol que pendant une dizaine d'années avant de se convertir en ville fantôme inhabitée depuis 4 siècles

 









 




 Agra

Le Fort rouge

Construit en grés rouge par Akbar en 1565, il fut transformé en palais résidentiel par Shâh Jahân, puis devint sa prison dorée pendant 8 ans, une prison dorée d'où il pouvait voir le monument qu'il avait fait construire pour son épouse défunte, le célèbre Taj Mahal



 




 

 Ce fort est un véritable dédale de bâtiments, une véritable ville dans la ville








 Le Baby Taj


De l’autre côté du fleuve, un petit temple mérite toute notre attention.
On pénètre dans un jardin squatté par les singes dont les terrasses nous offrent  une magnifique vue sur le fleuve. 



En son centre, est planté un édifice funéraire qu’on appelle aussi Baby Taj  C’est une merveille. L’impératrice Nur Jehan a construit le tombeau Itmad-ud-Daula, pour l’enterrement de son père.


 Sa construction semble annoncer le Taj Mahal avec sa façade de marbre blanc incrustée de pierres dures et un équilibre des formes parfait. Il n’a pas la taille du Taj Mahal, loin s’en faut, mais il montre un harmonie et un décor semblable.







Un palais magique, le Taj Mahal, « une larme sur le visage du temps »

En fait il ne s'agit pas  d'un palais,  mais d'un colossal mausolée  de marbre blanc qui change de couleur selon les heures du jour. Il a été désigné comme l'une des sept nouvelles merveilles du monde.



Une belle histoire d'amour

Alors âgé de 16ans, le futur 5eme empereur Moghol, le Prince Khurram, croise le regard de la belle princesse Arjumand Banu Begam âgée de 15 ans. C’est le coup de foudre et le prince décide de l’épouser.


Très belle et très gentille était appréciée de tout le monde si bien que son beau-père la surnomma Mumtaz Mahal qui signifie "la préférée du palais".

Au cours de leur vie commune, la princesse eût 14 enfants, mais seulement 7 d'entre eux survécurent. Hélas après la mort de son 14ème enfant, la jeune princesse allait elle aussi mourir.

 Elle eût cependant le temps de faire ses adieux à son époux  et de... formuler deux vœux : le premier étant que son époux n'ait plus d'enfants et le deuxième qu'il fasse construire un monument en son honneur, un monument qui serait capable de défier le temps et de montrer au monde entier leur amour éternel...

Avant de s’éteindre une dernière larme coula lentement sur ses joues et l'empereur Shan Jahan décida que ce monument serait " une larme sur le visage du temps"

Après avoir franchi la première enceinte, on atteint rapidement la Darwaza, majestueuse porte d'entrée en grés rouge, et c’est rapidement le choc. Il est là en face de nous. Encore quelques pas et  nous pourrons apprécier le Taj parfaitement intégré dans un réseau de jardins d’une rigoureuse géométrie







Ce jardin, le Bageecha, comporte 2 canaux bordés de cyprès et qui renvoient un reflet parfait du mausolée 









Le bâtiment est construit en marbre blanc du Rajasthan tandis qu'une grande quantité de pierres semi-précieuses, en provenance de toute l'Asie, ont été utilisées pour composer les motifs de marqueterie dans le marbre. Plus de 20.000 ouvriers et 17 ans de travaux


Les côtés est et ouest de la tombe sont occupés par des constructions en grès rouge identiques. La Masjid (mosquée), qui sanctifie la zone et servait de lieu de culte, se trouve à l'ouest ; à l'est, la Jawab ne pouvait être utilisée pour la prière, puisqu'elle tourne le dos à La Mecque




 

On ne se lasse de le contempler, tous les angles de vue sont parfaits






  Il est temps de quitter ce lieu magique, nous traverserons lentement les jardins afin de regagner le portique d'entrée, là aussi  l'hermonie et les reflets sont parfaits






Bénares



Bénarès est une ville sacrée. Le Gange qui symbolise les cheveux de Shiva a une fonction purificatrice. La frénésie religieuse atteint ici les sommets. Venir finir ses jours ici et s’y faire incinérer , c’est rompre avec les incarnations et atteindre le Nirvana






Les dévots hindous pensent en effet que la sainteté de la ville les libérera du cycle répétitif de la vie et de la mort (samsara)et nombreux sont les pèlerins qui viennent spécifiquement à Bénarès pour mourir, séduits par cette promesse de transcendance et de liberté (moksha)




J’attendais donc beaucoup de la visite de cette ville et surtout de ses Ghats, , ces escaliers qui longent le Gange sur près de 7 km.

C’était sans compter sur la mousson et les inondations de tous ces bas-quartiers qui longent le fleuve. Un fleuve énorme de couleur marron obscur et qui charrie de tout ; un égout à ciel ouvert de 2 millions de personnes, sans compter les vaches

 


 


 

 

: Pour les hindous "Seule la surface est sale, en-dessous le Gange est pur" !


 



Ici, on vient pour prier, se recueillir, se laver et se purifier, laver son linge, faire des offrandes ou faire l’aumône, pratiquer le yoga, se reposer, faire la causette et se détendre. A n’en pas douter le plus grandiose des spectacles de ce monde. 




 







Les femmes pélerins font don de leurs cheveux au fleuve














On pratique le yoga

Le ghat de Marnikanika est le plus recherché des fidèles. Ici, on brûle jour et nuit, sans relâche. Quelques 150 corps sont réduits en cendre, des cendres ui seront déversées dans le Gange en fin de cérémonie






 


Le plus proche parent du défunt (le fils aîné, le frère, le mari...) commence par se faire raser la tête. Il ne garde de sa chevelure qu'une petite touffe à l'arrière du crâne. La touffe doit passer au travers d'un anneau.







Le bois est devenu une denrée rare et chère... que l'on fait venir par bateaux de l'amont du fleuve.







De la découpe à la vente du bois en passant par la pesée, le bûcher funéraire nécessite une attention toute particulière. 





 250 kilos de bois minimum sont nécessaires pour assurer la combustion complète d'un corps. Sachant que le kilo de bois se négocie aux environs de 60 roupies le kilo... Le prix d'une incinération n'est pas à la portée de tout le monde...





Bref un endroit comme nulle part ailleurs où il est conseillé de faire abstraction de bien des choses, âmes sensibles s’abstenir On ne visite pas Bénares, on la vit. Mais par la volonté de ce fleuve, le plus vénéré et le plus aimé de la terre, j’ai le sentiment de ne pas avoir bien vu.
Paradoxalement, je n’ai pas eu non plus le désir de « mitrailler » je suppose que par pudeur, par retenue, par tabou. Pourtant souffrance et mort sont ici banalisées, du moins en apparence.



















Delhi

Que dire de Delhi, peu de choses car visite éclair et impressions forcément tronquées. De Old Delhi, nous n'avons vu que la mosquée et faire abstraction de son effervescence (12 millions d'habitants) de sa misère et de sa saleté me semble injuste.
Certes, de New Delhi on veut donner une autre image, celle des grandes avenues bien agencées, celle de la propreté et d'une relative douceur de vivre au milieu d'espaces verts autant immenses que splendides.(l'axe aéroport ville n'a pas grand chose à envier à nos capitales du monde moderne). Sincèrement, ce n'est pas l'image que je garderai de l'Inde car elle est surfaite.

 
Temple Sikh Gurudwara Sisganj

C'est le plus important temple Sikh de Delhi.


 

 

Le Sikhisme est une religion monothéiste qui mêle les théories hindoues du karma et de la transmigration des âmes. Il prêche une vie intègre et invite à vivre de manière fraternelle et généreuse.

 

La morale rejette certaines pratiques jugées inhumaines de l'inde tels que le système des castes. Les combattants de la foi jurent de rester fidèles aux 5 K: Kesh  (cheveux et barbe jamais coupés), Kangha (peigne de bois),  Kachcha (caleçon), Kara (Bracelet d'acier), Kirpan (poignard recourbé).




Des fidèles bénévoles cuisinent et distribuent de la nourriture aux visiteurs, sans condition d'âge, de sexe ou de confession.

 

 Ici, tout sent le propre, l'aseptisé...

 

 

L'inde, pour moi c'est autre chose, un pays différent certes, mais un splendide pays qui sait, derrière une misère évidente ou des coutûmes tellement différentes que parfois elles peuvent être choquantes, garder un sourire et une dignité que je n'ai rencontré nulle part ailleurs.




























 Notre circuit

New Delhi  > Mandawa ( havelis ) 250 km

Mandawa > Fathepur  (havelis) > Bikaner ( Fort Junagarth- vielle ville ) 200 km

Bikaner > Deshnok (temple de la déesse Kurni Mata...des milliers de rats) >  Jasailmer (lac  Gadi Sagar  - Cité des sables, ses temples, ses havelis) 350 km


Jasailmer > Jodhpur  “la bleue” ( Jaswant Thada - Fort Mehrangarh  )  280 km

 Jodhpur > Ranakpur  (Temple de Jain) > Udaipur “la blanche”   (lac pichola- City palace- Jagdish Temple ) 280 km

Udaipiu > Ajmer  (sanctuaire Soufi/Islam) > Puskar   ( Lac sacré avec ses52 ghats) 300km

Puskar > Jaipur “la rose”  (Hawa Mahal “palais des vents” - Observatoire Jantar Mantar - Forteresse d'Amber – Jal Mahal  “palais des eaux” 150km

 Jaipiu > Fathepur Sikri    ( La ville de la victoire , Capitale de l'empire Mogol 15 ans seulement par manque d'eau - Mezquita Jami Masjid) >Agra   ( Fort rouge – Taj Mahal – Baby Taj )230 km

En train Agra > Vanarassi 600 km

En train Vanarassi > New Delhi 800km



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